L’audience présidée par le prévôt du Roi VIVI LE DIAVOLO
Que son nom soit béni pour la justesse de sa justice jugeait
Selon le profil. Une belle femme gracieuse encourait une peine légère
Tandis qu’un laid gueux sans grande fortune se trouvait en arrêt
Dans la prison du fortin dit ‘... Les Robignoles pendues... !’
Car le supplice infligé par le procureur du Roi aux voleurs et criminels
Etait la pendaison par les c….. jusqu’à ce que mort s’en suive.
Et cela quelque soit le délit.
La famille Pied-Levée à gauche de l’Honorable Président
A droite l’autre partie.
Les débats commencent.
Sous l’œil vigilant du procureur.
Où l’on voit notre célèbre Maitre
Se démenait comme un pauvre diable
Allant tour à tour dans le coin des plaignants
Et dans l’autre recoin de la partie plaignante.
Pour mieux se faire entendre, et afin qu’il n’eut point de mauvaises interprétations
Il changeait son timbre de voix. Aigu pour les Roguignards, grave pour les autres.
Et pour comble de bonheur, il changeait de robe à chaque intervention.
Dans la salle comble, les rires étaient si touffus mais retenues que certains présents eurent du mal à se contenir. Si ce n’est la présence des gardes et la solennité de l’endroit, on se serait crû devant un spectacle de marionnettes pour enfants.
Au bout de deux heures, notre homme a double robe noire s’emmêle les pinceaux
Et donne raison à la famille Pied-Levée au grand désespoir de l’autre partie en rogne.
L’une s’empressa de le biser alors que le clan adverse lui jeta timbales et casseroles.
Il ne du son salut que par l’intervention des gardes qui le firent sortir par un couloir secret.
Notre bon Prévôt Vivi à la menthe DIAVOLO,
Profitant du grand trouble
Se leva, tel un aigle aux aigles déployés,
La mine renfrognée et le regard franc
Il parla à voix haute et forte d’un parler franc.
Apostrophant l’une et l’autre accusée
Et même l’huissier innocent.
Il usa sa parole devant une salle en effervescence
Comme un cachet dans un verre d’eau.
Nos deux parties étaient prêtes à s’étriper, à en découdre.
Les faucilles et les herses présentèrent armes
Et les deux camps aussi belliqueux que guerriers
Usaient de paroles de moyen âge.
‘…Mes amis … !’ Leurs dit t’il
‘…La justice se doit d’être sereine… !’
A ce moment là, un serin passa.
Tord lui en fut, on l’occis sur place.
Sacrifice vain pour la SAINTE PATRONNE
MARIE QUI DEFAIT LES NŒUDS.
‘…Comment puis-je dans un cas pareil
Départager équitablement deux familles
Voisines venues plaider chacune sa cause… ?’
Le président de séance abusa du temps, et estima qu’il ne pouvait donner son verdict tant il eut outrage à magistrature. Il amenda les deux familles plaignantes par 10 Ecus chacune.
Et reporta sine die son verdict pour plus d’informations.
Quant à Maitre CAMUS, on retrouva sa trace du coté de Sfax en l’an 2008.
Moralité.
Une cause bien défendue et gagnée vaut mieux que deux suspendues ou perdues aux lèvres d’un Prévôt qui à ce jour
Evita la tuerie.
Voilà pourquoi nul ne peut courir deux lièvres à la fois.
Et n’oublions pas qu’un tien vaut mieux que deux tu l’auras.